Piéride du Chou
(Pieris brassicae, Lépidoptère Pieridae)
La Piéride du chou est l'un des papillons diurnes les plus communs de notre faune,
et s'il devait n'en rester qu'un .... ce serait sans doute lui !
Présentation
Plus connu comme le "papillon blanc du chou", Pieris brassicae relève de la famille des Pieridae, laquelle est représentée en France par une quinzaine d'espèces. Ce papillon est relativement grand (jusqu'à 65 mm d'envergure), et il est très largement répandu, d'autant qu'il est susceptible de migrer. Il peut se rencontrer quasiment partout, y compris en milieu urbain, et d'autre part il est connu pour atteindre une altitude de1800 m, voire 2000. Par-delà l'hexagone il occupe une grande partie de l'Afrique du Nord, et de l'Europe occidentale jusqu' au 62e degré de latitude nord. Bien entendu il se raréfie progressivement vers les régions les plus septentrionales de son aire de répartition. C'est par ailleurs un butineur, et comme la plupart des papillons dits "de jour" (= rhopalocères), son activité est à la fois tributaire de la température et de l'ensoleillement.Sous nos climats l'espèce a le plus souvent 2 générations (= bivoltine), mais une 3e peut s'observer dans le midi de la France. La génération dite vernale apparaît en avril-mai, l'estivale en juillet-août, et la dernière à l'automne. Les chenilles sont censées se développer sur les Crucifères "sauvages" comme la moutarde des champs (Sinapis arvensis), ou encore les ravenelles ( Raphanus raphinistrum), mais le chou est devenu la principale plante nourricière de l'espèce, avec une relative préférence pour le chou pomme, le fleur, le rave, et le frisé. A noter que cette Piéride peut à l'occasion se développer sur les capucines (Tropaeolum).
Bien entendu les grandes cultures maraîchères ont très largement contribué à l'extension de l'espèce, et en dépit des insecticides, et autres biocides, on peut dire qu'elle se porte plutôt bien. Les pullulations estivales ne sont pas rares, du moins ponctuellement, et les nuisances induites peuvent s'avérer importantes. Fort heureusement, et nous le verrons ultérieurement, les Apanteles ne sont jamais bien loin, et ces minuscules parasites valent tous les insecticides....pollution en moins!
La ponte !
Comme souvent, du moins chez les Lépidoptères, l'accouplement a lieu peu de temps après l'émergence. Les oeufs sont finement côtelés, jaunes lorsqu'ils sont frais pondus, et plus orangés à terme. Ils sont nombreux, et classiquement déposés au revers des feuilles nourricières, par lots de 20 à 50 unités. Les pontes pouvant se qualifier de "globales" sont peu fréquentes, comme celle ci-dessous avec 158 unités. A noter que les oeufs sont parfois pondus sur le dessus des feuilles, ce qui facilite grandement leur recherche. Le développement embryonnaire est rapide, de l'ordre d'une petite dizaine de jours.
La chenille !
Peu après leurs "premiers pas", les jeunes chenilles se regroupent, et c'est très étroitement accolées qu'elles s'en prennent à la partie superficielle du feuillage. Dès le second stade larvaire il y a début de dispersion, et formation de petits groupes de quelques unités, les chenilles étant alors aptes à perforer et dévorer le feuillage dans toute son épaisseur. Les dégâts sont bien sûr à la mesure de la taille des chenilles, mais aussi de leur nombre, et dans les cas extrêmes il ne reste bien souvent que les grosses nervures des feuilles attaquées..

